Par Jean Escande
Quand Louis Séganville s'engage au 1er Bataillon du Tarn, en Floréal an 1, c'est-à-dire en Avril 1793, il a seize ans et demi. Il reste neuf mois dans ce bataillon de volontaires, où l'on ne sait ce qu'il fait, ni le bataillon non plus : il y a alors tant de pagaille en France ; c'est le plein temps de la Terreur, et on a guillotiné Louis XVI en Janvier. Probablement pressé de trouver une arme plus efficace, on retrouve le jeune homme cavalier au 22e régiment de Chasseurs à Cheval le 24 Février 1794, à 17 ans. Ce régiment de formation récente n'est autre lui aussi qu'un ex-corps de volontaires : les Chasseurs de la Légion des Pyrénées.
Or, quelques jours après l'engagement de Séganville, le 8 mars, un certain Béssières, 26 ans, passe capitaine. Il fera son chemin puisqu'il mourra, sur le champ de bataille, maréchal de France. Personne évidemment en 1794 ne peut le prévoir, mais avec une intuition extraordinaire dans cette époque bouillonnante, le jeune Séganville s'attache à lui. Comme généralement tous les soldats de l'Armée des Pyrénées, Béssiéres, né à Preyssac, dans le Lot, est un Méridional. On peut dire qu'il fut la grande chance de Séganville, qui fera toute sa carrière avec lui. En trois ans il n'est que fourrier, mais Béssières est désigné par Bonaparte (le 5 Juin 1796 à Crémone en Italie) pour commander la Compagnie des Guides de Bonaparte, corps prestigieux. Trois mois après en Septembre, Séganville y est appelé.
Et là c'est l'avancement rapide, extraordinaire : alors qu'il vient de patauger plus de trois ans, Séganville, entré Guide le 22 septembre 1796 est un an après lieutenant.
Malheureusement il y a un hic : les gangsters du Directoire pour se débarrasser de lui, montent pour Bonaparte une expédition bidon en Egypte, où ils espèrent bien qu'il se fera tuer par les Anglais : bon débarras... Béssières, inconditionnel du futur empereur, en fait partie, mais les Guides de l'Armée d'Italie demeurent en Europe, exactement en Suisse... Séganville s'y morfond deux ans dans son grade de jeune officier.
Aussi quand Béssières revient d'Egypte avec son patron, le 22 Août 1799, ne perd-il pas son temps : trois jours après (8 fructidor an 7) il lui écrit une lettre impatiente :
Lentsbourg le 8 Fructidor an 7 (25 Août 1799)
Citoyen général
Voicy deux lettres, que je me fais un plaisir de vous écrire depuis votre départ de l'armée, ma première dans laquelle je vous priois de ne pas abandonner un malheureux officier des Guides a été sans réponse ; j’ose espérer que la seconde éprouvera un meilleur sort.
Je prends la liberté de vous adresser mes états de services que vous trouverez cy inclus, mon extrême négligence a fait que j'ay resté jusqu'à ce jour sans brevet, s'il vous étoit possible de m’en faire délivrer un, vous me rendriez le plus grand service ; surtout si vous pouviez me le faire donner pour le 22e Régiment des Chasseurs dont je sorts, et dans le quel je rentrerais avec le plus grand plaisir.
(Lettre pas maladroite du tout : Séganville fait mine de vouloir quitter les Guides d'Italie, ou selon lui il n'y a aucun avancement, pour regagner son régiment de départ, le 22e, qu'il n'a eu de cesse de quitter pour suivre Béssières...)
L'on nous fait espérer que le général Bernadotte va prendre sous peu le commandement de l'armée du Rhin, comme je présume que vous suivrez ce brave général, je vous conjure de ne pas m'oublier, car touts mes désirs se bornent de servir auprès de vous. Nous venons d'avoir diverses affaires, dans les quelles nous avons eu assez de succès, chose qui vous étonnera peut-être, car vous n'ignorez pas que nous avions oublié d'en avoir depuis quelque temps. Je me dispanse de vous en donner les détails, vous les connoissés déjà mieux que moy.
Mille choses honnêtes au citoyen Gérard
Amitiés et respect
Séganville
Quant à croire que Bernadotte et Béssières, tous deux méridionaux et tous deux futurs maréchaux de France, sont bien copains, c'est une autre affaire. Cependant Séganville réitère ses désirs : il veut servir, et près de Béssières. (Pour le citoyen Gérard, c'est encore un futur Maréchal de France : le 5e cité dans ce simple billet... Il est en 1799 aide-de-camp de Bernadotte auquel il sera longtemps attaché.)
L'appel du pied ne Séganville ne sonne pas dans le vide : après le coup d'état de Brumaire Béssières est chargé d'organiser à Paris les Grenadiers à Cheval de la Garde Consulaire, le 2 Décembre 1799, autre corps de cavalerie aussi prestigieux que les Guides d'Italie, qui deviendront les Chasseurs à Cheval de la Garde. Tout naturellement Béssières appelle aux Grenadiers à Cheval son ami Séganville, le 3 Janvier 1800. Le voilà à faire la belle jambe devant le Palais des Tuileries, comme on peut voir sur maintes gravures célèbres.
L'ascension continue : le 18 Juillet Béssières est nommé général de brigade commandant en second la Garde Consulaire, et dès le 22 Novembre il prend Séganville comme aide-de-camp : c'est plus qu'une affinité de pays, c'est une amitié. Il n'est d'ailleurs pas seul : dans cette époque de copinage si différente de la nôtre, où les gens heureux ont à cœur de placer les membres de leur famille, Béssières a près de lui son frère cadet, qui deviendra général (comme le cadet de Soult sera général, et ainsi de suite).
Séganville passe un peu plus d'un an comme aide-de-camp de Béssières, jusqu'en mars 1802, puis plus de quatre ans aux Grenadiers à cheval, d'où il sort capitaine en 1806. Il est alors nommé major au 1er Chasseurs à cheval, mais neuf mois après il est à nouveau aide-de-camp de son ami Béssières.
Le 13 Novembre 1807, à 31 ans, Séganville épouse Charlotte Germaine Julie, qui en a l8. Née avec la Révolution le 9 Avril 1789 à Saint Bris (Yonne), près d’Auxerre. Elle est dite fille de Jean-Baptiste Grandjean Delisle et d'Agathe Julie Duché. Elle est parente du célèbre chirurgien occuliste Henri Grandjean (1725-1802) qui fut un des premiers à faire avec succès l’opération de la cataracte. En tout cas elle doit être orpheline de père et de mère, car en 1844, lorsqu'après le décès de son mari, Julie fait sa demande de pension de Veuve de Militaire, celle-ci porte en marge : "L'acte de mariage porte en outre des précédents le nom de Faipoult. Ces deux différences sont expliquées par l'acte d'individualité, et par celui d'adoption. Il est constant que ces trois qualifications s'appliquent à une seule et même personne, Madame la baronne de Séganville".
Une tradition constante à Lavaur suppose que Julie aurait été une fille naturelle de Napoléon : le Corse n'ayant pas vingt ans et les historiens les plus égrillards ne lui connaissant pas de liaison à cet âge tendre, la question est vite réglée. Il ne faut voir là que racontars de provinciaux envers une étrangère. Elle a été adoptée par ce M. Faipoult de Maisoncelle. C'est un Préfet napoléonien. Après la chute de l'Empire, le 21 Août 1814, il écrit de Paris au Ministre de la Guerre pour prendre la défense de celui qu'il appelle son gendre :
Monseigneur,
Partant aujourd'hui pour la province, je regrette infiniment de ne pouvoir remettre personnellement à Votre Excellence la lettre ci-jointe de M. le Maréchal Duc d'Albuféra. Il y est question de mon gendre le Baron de Séganville, Colonel des Hussards de la Reine et l'un des plus anciens de son arme. Veuillez, avec la justice qui vous est propre, peser les droits de ce zélé serviteur de l'Etat et de S.M. en pressant une nomination qui le confirme dans le commandement de son régiment, vous ne le mettrez que plutôt à même d'exercer avec efficacité son influence, et d'animer de son esprit tout ce qui est sous ses ordres.
Veuillez me permettre, Monseigneur, de profiter de cette circonstance pour vous présenter l'hommage de mon respect
Le Chevalier Faipoult
Ancien Préfet de l'Escaut
rue Sainte Avoye n° 63
Certainement pendant toutes les guerres de l'Empire la jeune femme demeura-t-elle chez elle, ou plutôt chez son tuteur, car c'est là que le 30 Avril 1817 naquit son fils Louis-Henri Jules, à Augy tout proche d’Auxerre et de Saint-Bris. Louis suivra la carrière militaire de son père. Le ménage eût encore deux filles, à des dates espacées, toutes les deux à Lavaur : Adèle, dite Marie, en 1821, et Blanche, née à Marzens près de Lavaur en 1824. Toutes les deux moururent dans les premières années du XXe siècle.
Ce Faypoult, officier-ingénieur avant la Révolution, en embrassa les principes et devint chef de division au Ministère de l’Intérieur sous Roland et Garat. "Il passa de leurs bureaux dans ceux du Comité de Salut Public et sut se rendre agréable à tous les partis" nous dit la Biographie Moderne de Guillaume-Théophile Korn. "Il publia en 1795 un essai sur les finances, dont la médiocrité justifiait assez bien la modestie du titre. Il lui valut cependant d'être appelé à se ministère où il resta... trois mois, ce dont il fut consolé par l'ambassade de Gênes". C'est son heure de gloire. Ce thermidorien "dès son arrivée dans cette ville, en 1796, fit révoquer le bannissement de plusieurs Génois" partisans de la République Française. "Il exigea le renvoi du ministre de l'empereur d'Autriche et l'expulsion des émigrés ; se fit livrer quelques bâtiments anglais qui étaient dans le port ; défendit d'en renvoyer d'autres à l'avenir et ordonna qu'on instruisit le procès d'un officier qui avait laissé prendre par les Anglais une tartane française sous les batteries du fort où il commandait". Bref un patriote recommandable.
Arrivent les ennuis : "ayant essuyé quelques désagréments, il voulut donner sa démission en 1797" : on l'envoie à Rome en qualité de commandant pour l'installation de la République Romaine... En 1799 il fut dénoncé comme dilapidateur et poursuivi par le tribunal civil de la Seine, mais ces poursuites s'arrêtèrent d'elles-mêmes. Après le coup d'état de Brumaire, Bonaparte fait de Faypoult un Préfet de l'Escaut, ce qu'il est encore au moment du mariage de Séganville, qu'il considère comme son gendre.
L'époque de son mariage représente l'apogée de Séganville : le 13 Février 1807 il est nommé aide-de-camp du maréchal Béssières, et le 2 Février 1808 colonel. Mais il reste toujours avec le maréchal. Six ans pleins : de 1807 à 1813. De Trianon, le 19 Mars de cette année fatale, Napoléon, qui a des troupes à reconstituer après la désastreuse campagne de Russie, nomme Séganville au commandement d'un régiment de Chasseurs à Cheval non désigné. Le 21 Avril, de Mayence, il se reprend : Séganville est colonel du 2e Hussards, en remplacement de M. Vinot.
Dirait-on qu'il portait bonheur au maréchal Béssières ? En tout cas celui-ci a terminé sa carrière : il est emporté par un boulet, le 1er Mai.
Désormais l'Empire s'écroule. Au retour des Bourbons, Séganville est breveté par le Roi Colonel du régiment de la Reine-hussards le 18 Septembre 1814. Quelle reine ? La vilaine femme de Louis XVIII est morte depuis beau temps et il n'y aura pas de reine en France avant 1830, mais comme on sait la Restauration n'en est pas à une contradiction près. Du reste la carrière active de Séganville, comme celle de la plupart de ses compagnons d'armes, est terminée : il est licencié et mis en non-activité le 10 Décembre 1815. Il n'a que 39 ans. A Belfort, en novembre de cette année, le général baron Jacquinot licencie le 2e Hussards: son rapport sur Séganville contient quelques perles : on y apprend ainsi qu'il est entré "comme soldat dans un bataillon du Train en 1798" ! Alors qu'il est entré dans le 1er Bataillon du Tarn en 1793. Par contre ce rapport donne un léger portrait de notre héros :
Instruction : Cet officier supérieur a reçu une bonne éducation ; il est instruit.
Moralité : très bonne conduite.
Principes : Bons. Il a donné pendant les événements du mois de Mars des preuves de dévouement au Roi.
Fortune : médiocre.
S'il est marié ou non marié : il est marié.
Combien d'enfans : deux.
Physique : très bien.
Opinion de l'Inspecteur général : M. de Séganville est un officier très distingué et digne sous tous les rapports des bontés du Roi.
Dire que Séganville a donné au moment de la Restauration "des preuves de dévouement au Roi" parait tout à fait hasardeux, car en 1813 pendant la campagne de Waterloo il est au corps d'observation du Jura à Belfort. On ne voit pas d'ailleurs ce qui aurait pu l'attirer dans le gros Louis XVIII, lui qui avait bâti toute sa carrière avec un maréchal d'Empire tué au combat. La Restauration fera payer sa froideur à Séganville : il ne sera pas réemployé. Mieux que ça : il est assigné à résidence chez sa femme, à Saint-Bris. Après quatre ans d’inactivité , le 22 Mai 1819, il se décide à écrire au Ministre de la Guerre, Gouvion Saint-Cyr :
« J'ose espérer que Votre Excellence excusera mon importunité en daignant se convaincre du motif qui me porte à la solliciter quelques fois, il est fondé sur un désir extrême d'obtenir un emploi qui me mette dans le cas de donner des preuves du zèle et de l'amour qui m'animent pour le meilleur des rois. Colonel de l'ex 2e régiment de hussards ma conduite fut digne, j'ose le dire, de la bienveillance dont votre Excellence daigne honorer les anciens militaires : souffrez qu'à ce titre j'ose implorer votre haute protection pour obtenir une activité dont il est douloureux d'être privé à 42 ans. Je serais heureux d'être rappellé au commandement d'un régiment de cavalerie ou d'une légion de gendarmerie et si l’une de ces deux grâces ne pouvait m'être accordée, je bénirais encore Votre Excellence de daigner m'accorder une place de lieutenant du Roi. »
Naïf Séganville... Tout ce qu'il demande est déjà pourvu, et bien pourvu, de jeunes fils de familles haut perchées ou de vieux birbes qui quarante ans plus tôt faisaient la cour à Marie-Antoinette en quelque Trianon. Le 23 Décembre 1819, Gouvion Saint-Cyr étant mort d’apoplexie, il écrit au nouveau Ministres de la Guerre, le général de Latour-Maubourg. Chance ! Celui-ci a été colonel du 22e chasseurs à cheval, régiment où comme on sait Séganville a commencé sa carrière. Il est vrai que pour Latour-Maubourg c'était en Egypte, mais qu'importe! On va essayer de cette ancienne fraternité d'armes.
« J'ose espérer que Votre Excellence daignera agréer avec bienveillance mes respectueuses félicitations et l'expression d'une satisfaction qui est sentie par tout militaire, et que j'éprouve bien particulièrement, ayant été honoré des bontés de Votre Excellence : elle daigna accueillir alternativement en moi un soldat de ce brave 22e, illustré sous son commandement, et le premier aide-de-camp de feu le Maréchal duc d'Istrie. Je fus depuis colonel de l'ex 2e hussards licencié à Belfort ; de cette époque condamné à une inaction qui ne convient ni à mon zèle ni à mon âge, je n'ai cessé de former le souhait dêtre rappelé au service du roi ; aujourd'huy, Monseigneur, ce vœu se ranime avec plus de force et d'espoir. Honoré du puissant intérêt de Votre Excellence, je ne formerais plus d'autre désir que celui de m'en rendre digne, et de la convaincre du profond respect avec lequel je suis de V.E., Monseigneur, le très humble et très obéissant serviteur
Baron de Séganville
"Renvoyé à la 1ère Division pour être examiné lorsque l'occasion s'en présentera" note un scribe anonyme. Et naturellement rien ne se passe.
Aussi, bien désabusé, le 28 Mars 1820 Séganville écrit d'Auxerre : il désire rentrer chez lui.
"Depuis le licenciement du régiment que je commandais, j'ai été retenu dans la famille de ma femme par des pertes sensibles, qui ayant altéré sa santé ne m'ont pas permis plutôt de me rendre aux soins de mes parents qui me réclamaient près d'eux : aujourd'huy qu'aucun obstacle ne s'oppose à leurs désirs et aux miens, j'ose supplier votre Excellence de m'accorder la permission d'aller résider à Toulouse".
Voilà donc Séganville revenu dans le Tarn, car de Toulouse à Lavaur c'est tout comme. Il n'a pas perdu tout espoir de se faire employer : de Paris, le 7 Mai 1821, il fait écrire la maréchale Béssières et le général Belliard, toujours à Latour-Maubourg, Ministre de la Guerre. Napoléon vient de mourir à Sainte-Hélène mais probablement cela ne se sait pas encore.
"Je commencerai ma lettre, Monsieur le Ministre, par vous prier d'agréer mes sincères remerciements pour les bontés dont vous venez de combler monsieur le baron Béssières mon beau-frère, et je vous prie d'être convaincue de toute ma reconnaissance.
Le vif intérêt que je porte à M. le colonel de Séganville me donne la confiance de venir vous parler en faveur de cet officier distingué. La promotion de plusieurs colonels au grade de maréchal de camp laissant la facilité de placer des colonels en demi-solde, j'ai l'espoir que vous daignerez accorder votre bienveillance particulière à un père de famille sans fortune, et qui par ses talents militaires mérite vos bontés. M. de Séganville était 1er aide du maréchal duc d'Istrie ; il s'était acquis des droits à son estime comme à son affection; le maréchal lui portait la tendresse d'un père. C'est à tant de titres, Monsieur le Ministre, que je demande avec instance pour lui une des places vacquantes ; ma gratitude égalera la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre très humble servante
La Maréchale Duchesse d'Istrie
Paris le 7 Mai 1821
rue de Bourbon n° 39
"Classer au dossier de M. le colonel Séganville" est-il écrit sans phrases en haut de la lettre de la maréchale... C'est dire le cas que le ministre en a fait. Quant à celle du général Auguste Belliard, qui a fait toutes les guerres de l'Empire et qui en 1821 est toujours en activité après une carrière mouvementée, elle n'est même pas apostillée...
"Les nominations de colonels au grade de maréchaux de camp laissant des emplois vacants dans la cavallerie, Votre Excellence a eu la bonté de promettre un régiment à Monsieur le colonel Séganville, j'ai l'honneur de vous le rapeller, Monseigneur, je sais tout l'intérêt que vous voullés bien porter à cet officier...
Auguste Belliard."
Séganville ne se décourage pas pour autant. De Toulouse, le 2 Octobre 1822, il écrit encore au ministre : "Pénétré de la haute protection que vous daignez accoder aux militaires dont le dévouement et les services ne peuvent être douteux, je ne crains pas d'importuner Votre Excellence en lui renouvellant la demande d'être employé : puisse ma persévérance être un témoignage de mon zèle et de mon amour pour le roi ; en obtenant de Votre Excellence la grâce de servir encore Sa Majesté je ne formerai plus d'autres vœux que de vous convaincre, Monseigneur, de ma gratitude et du respect avec lequel..." etc, etc. Et il signe Baron de Séganville colonel de l'ex 2e housards.
"Renvoyé au 3e bureau. Le ministre veut qu'on porte M. de Séganville sur l'état des colonels lieutenants du Roi" lit-on en marge. Du coup on récapitule ses vingt campagnes, on s'aperçoit qu'il est à la demi-solde depuis le 1er Mars 1816 jusqu'au 8 Avril 1823. "Je vous ai fait inscrire pour des emplois de votre grade dans l'Etat-Major des places" écrit le ministre. "Lorsque l'occasion se présentera de vous assigner une destination, je la saisirai avec empressement".
Et rien ne se passe... En septembre 1823, c'est la guerre d'Espagne, promenade militaire du duc d'Angoulême. Séganville n'en fera pas partie. Le 23 septembre il a enfin compris qu'il n'a rien à attendre de la Restauration : "Venant d'être admis à la retraite après trente années de service, je supplie Votre Excellence d'accueillir avec bonté la demande que j'ose lui faire de l'emploi honorifique de maréchal de camp. Colonel depuis quinze ans j'ose faire valoir ce titre..." Dans la marge, le baron Raynaud, commandant la 1ère subdivision de la 10e Division Militaire (Toulouse) le recommande pour ce hochet dérisoire : "il n'a céssé de mériter l'estime générale du pays qu'il habite par sa façon de penser, sa moralité, sa sagesse et son dévouement au Roy ; il eût servi avec plaisir si on l'eût appellé, quittant ses propriétés qui avoient beaucoup souffert de son absence et sa nombreuse famille"... Séganville est admis à la retraite avec 2.340 francs.
"Il a très bien servi et il a été noté fort avantageusement à toutes les revues d'inspection... on propose en conséquence de lui faire accorder le grade honorifique de maréchal de camp".
Comme disait une actrice du XVIIIe s. à propos d'autre chose : "Ca fait tant plaisir et ça coûte si peu".
Sept ans passent... Comme la plupart des anciens soldats de l’Empire, à la demi-solde puis à la retraite depuis 1815, Séganville peut croire sa carrière définitivement close. Il s'est retiré à Marzens, près de Lavaur. Après Ludovic, né en 1817 chez sa mère, dans l’Yonne, il lui est venu deux filles : Adèle, qu'on appellera Marie, née en 1821 à Lavaur, et Blanche, en 1824 à Marzens. Marie épousera Achille du Chayla dont elle aura deux filles : Blanche et Marguerite (Blanche épousera Etienne Mazas, aquarelliste et maire de Lavaur ; Marguerite, Paul de Boyer Montégut propriétaire terrien à Maurens près de Cugnaux, dans la banlieue proche de Toulouse).
Quant à Blanche de Séganville elle épousera Etienne Dupont, ingénieur des Mines et en aura deux enfants : Ludovic qui à la fin du siècle s'occupera du métro de Paris, et Madeleine, prieure du Carmel de Londres. Entrée d'abord au Carmel de la rue d'Enfer (Paris) cette personne fondera 33 Carmels en Angleterre et mourra à 91 ans ! (1907)
Ludovic, l'aîné, épouse Adèle Nègre, de Castres, dont il eût trois enfants : Louis, Alice (célibataire) et Jeanne, femme d'Auguste Carles de Carbonnières.
Revenons justement à cette année 1830 qui dut en surprendre plus d'un et "à divers titres", comme on dit à l'époque. Une petite révolution mitonnée à Paris par des qui en avaient bien besoin et habilement utilisée par de plus astucieux qu'eux, met dehors définitivement la branche aînée des Bourbons qui ne savait faire que des colonels honoraires. Tout le monde en est espanté. Pas pour longtemps ! Les anciens de l'Empire, du caporal au maréchal de France en passant par les préfets et les gardiens d'octrois, se ruent sur Louis-Philippe comme sur du "cammatsou magré" (coumo dé gous sus lou cammatsou magré : comme des chiens sur du jambon maigre, comme on dit dans le Tarn). Le nouveau Roi n'est-il pas lui même en personne un ancien de Valmy, de Jemmappes ? Il le clame bien assez fort, dans tous ses discours... C'est à qui demandera selon ses possibilités, une place de bureau de tabac au Ministre de la Guerre. Celui-ci est pour très peu de temps, le général Gérard, fait maréchal depuis quelques jours. Dès le 21 Août Séganville ne perd pas de temps: il le supplie, bien qu'à la retraite, "de vouloir bien lui faire obtenir de Sa Majesté l'emploi de colonel de gendarmerie à Toulouse, dont le dernier chef vient de donner sa démission"... Quelque royaliste, probable. La roue tourne... "Mon dévouement au Roi, et mes services me rendent digne de votre puissante protection... Je serais heureux de vous devoir une grâce qui changerait le sort de ma famille et comblerait les vœux d'un des plus anciens colonels de l'armée".
"Le colonel Séganville a toujours servi avec zèle et manifesté dans toutes ses actions des principes libéraux" ne craint pas d'écrire en apostille le comte Guyot. "Jeune encore, et sans infirmités, il désire prendre du service ; l'emploi de colonel de la 14e légion de gendarmerie étant vacant, il demande à l'occuper ; je pense que Son Excellence ne pourroit le donner à un officier plus dévoué à Sa Majesté"... c'est-à-dire à Louis-Philippe, qu'il n'a jamais vu.
Mais voici mieux encore : le 17 Novembre 1830 Soult, le duc de Dalmatie, le plus illustre des Tarnais avant l'immortel Jaurès, est fait Ministre de la Guerre ! Quelle merveilleuse année !
« Le Roi vient de combler les vœux les plus chers de mon cœur, en vous appellant au Ministère de la Guerre : désormais le sort des vétérans de la vieille armée est assuré, et c'est à ce titre que j'ose avoir l'honneur de vous adresser mes félicitations les plus vraies et les mieux senties.
Le souvenir de vos bontés pour moi qui date depuis notre campagne de Zurich est trop présent à ma pensée pour ne pas espérer que vous daignerez m'accorder votre puissante protection : quoique j'aie la cinquantaine, je suis encore fort et vigoureux, et surtout plein de dévouement pour le Roi des Français. Mis à la retraite comme maréchal de camp honoraire, et n'osant espérer d'être employé dans ce grade, malgré de nombreux antécédents, permettez moi, Monsieur le Maréchal, de vous demander l’emploi de colonel de gendarmerie à Toulouse ou à Carcassonne, daignez me faire obtenir cette grâce, ma famille vous devra son bonheur et ma gratitude sera éternelle comme le profond respect avec lequel"... etc. "J'ai l'honneur de vous prévenir que monsieur le lieutenant général Guyot vous a adressé hyer une semblable demande".
Probablement les souvenirs de la lointaine campagne de Suisse (1799) n'ont-ils pas eu sur Soult l'impact que souhaitait Séganville, car il ne répond pas. Aussi le 24 Novembre Séganville se fait-il plus pressant : il le supplie de croire à la satisfaction qu'il éprouve "et que tout militaire vraiment français doit ressentir en voyant le sort de l'armée confié à l'illustre chef, le plus digne de la commander et de protéger ses interêts.
Les bontés dont vous m'avez toujours honoré, Monsieur le Maréchal, m'inspirent la confiance de vous entretenir de ma position : à la suite de toutes les vexations possibles, et de nombreux malheurs, j'ai été mis à la retraite à l'âge de 42 ans avec le titre de maréchal de camp honoraire. Plein de santé et de dévouement au roi des français je serais heureux d'être remis en activité, et doublement flatté d'en être jugé digne par vous"...
"Le ministre s'est entretenu de cette officier avec M. le général Préval, directeur de la cavalerie au Ministère de la Guerre. A classer." est-il noté en travers de la lettre. On pourrait croire tout terminé... Pas du tout ! Le 31 Décembre 1830, d’Agen, Séganville adresse à Soult une lettre débordante : "Un militaire que vous venez de rendre le plus heureux des hommes, en le rappellant au service, ose vous supplier d'agréer avec bonté ses vœux les plus respectueux et les plus sincères au renouvellement de cette année. Puissiez-vous, monsieur le Maréchal, vivre longtemps pour la gloire de la France à laquelle vous avez tant contribué, et pour le bonheur de l'armée à laquelle vous consacrez tous vos moments". Et il signe : B. Séganville (la particule n'est plus de mise sous le roi-citoyen), M. de Camp honoraire commandant le département de Lot et Garonne.
Après quinze ans d'inaction, depuis la funeste journée de Waterloo, le voilà remis en selle.
Le 24 Février 1832, Soult propose à Louis-Philippe de faire remplacer Séganville, qui commande à Agen le Lot et Garonne, par le baron Renaud : Séganville irait commander le Tarn-et-Garonne.
Mais le 4 Mars, le Préfet du Lot-et-Garonne, Cr... se récrie dans une longue lettre à en-tête gothique : "M. le baron Séganville jouit dans ce département d'une considération et d'une popularité justement méritées ; ses antécédents, ses principes, sa loyauté, son zèle, la bonne intelligence qui existe entre lui et toutes les autorités sont autant de titres à l'estime générale, et ce serait avec un véritable regret qu'on le verrait s'éloigner. Je ne craindrais donc pas de me dire l'organe de la population en demandant qu'il reste chargé du commandement du Lot-et-Garonne. J'ajouterai une considération en faveur de cette demande, c'est que tout en rendant justice à l'excellent esprit des habitants de ce département, je crois que la bonne harmonie qui a toujours régné entre les autorités supérieures a beaucoup contribué à l'heureuse tranquillité dont nous jouissons ; et je me plais à départir à M. le baron Séganville la portion de reconnaissance que je dois aux autorités de leur concours empressé pour le maintien de l'ordre".
On aurait tort de croire que ce préfet veut uniquement garder Séganville pour sa prestance aux bals de la Préfecture, car la situation en ce début de règne louis-philippard, n'est pas bonne. Soult lui-même vient d'écraser à Lyon la révolte des canuts, qui meurent de faim, et à Paris le choléra va faire son apparition : entre le drapeau noir et la morgue ce n'est pas le moment de faire valser les généraux commandant les départements, surtout quand ils y sont bien vus. D'ailleurs le préfet fait agir le tout-puissant Président du Conseil, Ministre secrétaire d'Etat de l'Intérieur, le pilier du régime, Casimier Périer. Dans une de ses dernières lettres (18 Mars 1832; il mourra du choléra le 16 Mai) il presse Soult de maintenir Séganville à sa place : "il parait jouir, dans le département de Lot et Garonne, d'une considération et d'une popularité honorables. Le Préfet se loue beaucoup de la bonne intelligence qui existe entre lui et toutes les autorités, et c'est principalement sur le besoin de maintenir cette heureuse harmonie qu'il appuie le vœu qu'il m'adresse."
Donc le général Renaud passe à l'Armée du Nord et Séganville reste à Agen.
On est même si content de lui en haut lieu qu'il est nommé commandeur de la Légion d'Honneur, le 4 Décembre 1832, toujours d’Agen ; il en remercie Soult, devenu après Périer Président du Conseil des Ministres. "Votre bienveillance et votre estime sont pour moi une précieuse récompense du zèle et du dévouement avec lesquels je servirai toute ma vie les interêts de ma patrie et ceux du roi, vraiment français, qui s'associe à toutes ses destinées".
En mai 1833, Séganville sollicite du comte Heudelet, pair de France, une permission de quinze jours au mois de Juin "pour conduire à Paris sa fille aînée qui vient d'être placée dans la maison Royale de Saint Denis. Les frais de ce voyage et le trousseau que j'aurai à payer me rendraient bien nécessaire d'obtenir ma permission sans retenue, car je puis vous assurer, mon général, que quoique puissent dire nos économistes du jour, il m'a été impossible de faire un sou d'économie depuis mon arrivée à Agen... » Il écrit successivement au comte Heudelet de Bierre, Pair de France, et au général baron Gaussart, commandants la 20e division militaire (Périgueux) dont il dépend, deux anciens généraux de l'Empire, mais la royauté louis-philipparde est, comme on sait, très économe : "le congé, qui datera du jour de votre départ d'Agen vous donnera lieu à la demi-solde, les réglements ne permettant d'allouer la solde entière que pour cause de convalescence."
Mars 1834 : Louis-Philippe nomme Séganville au commandement du département du Tarn, mais la nomination est immédiatement ajournée : Séganville demande à rester à sa place. Ce qui rend d'autant plus étonnante la lettre de recommandation qu'il fait écrire en 1835 au ministre de la guerre par la maréchale Béssières : maintenant il veut être nommé dans l'Eure-et-Loir !
« Paris le 19 Décembre 1835
Monsieur le Maréchal, on m'assure que la place et commandement de Chartres va être vacante ; permettez moi de la réclamer en faveur de Mr le Maréchal de Camp Baron de Séganville, qui commande en ce moment à Agen et qui se trouverait bien heureux d'être à Chartres.
M. de Séganville est un officier distingué, il a été longtemps sous les ordres du Maréchal Duc d'Istrie, c'est vous dire tout l'intêret que je lui porte, je crois plaider la cause d'un frère, et je le recommande à votre bienveillance particulière.
Agréez, Monsieur le Maréchal, la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être
La Maréchale Duchesse d'Istrie
Ministère de la Guerre.
26 Décembre 1835.
Secrétariat Général.
Personnel. Urgent.
Répondre à la Maréchale que des engagements ont été faits en dehors du général Séganville; que cependant s'il est possible d'en prendre d'autres on le fera.
Minute de la lettre écrite par le Ministre à Mme la Maréchale Duchesse d'Istrie.
Le 4 janvier 1836.
Madame la Maréchale, vous avez bien voulu me faire connaître l'intérêt que vous prenez au succès d'une demande formée par M. le Ml. de Camp Séganville commandant le département de Lot-et-Garonne, dans le but de passer au commandement du département d'Eure et Loir, s'il devait devenir vacant.
Des arrangements qui pourraient amener en effet quelques vacances ont eu lieu sans que M. de Séganville soit entré dans les combinaisons déjà adoptées, mais s'il est possible d'en prendre d'autres qui permettent de donner à cet officier général une destination plus rapprochée de la capitale, j'en saisirai l'opportunité avec une véritable satisfaction.
Recevez... »
En Août 1839 Séganville entre dans la section de réserve du cadre de l'Etat-major général, mais le général Pelleport, autre général napoléonien qui se trouve dans le même cas, propose qu'il ne soit prévenu qu'après le passage du Prince Royal dans le département de Lot-et-Garonne, "la présence de ce général dans son commandement me paraissant jusque là nécessaire et de convenance" : nécessaire parce que certainement il saura bien faire la police, toujours épineuse dans de telles visites officielles, et de convenance car il serait odieux de lui ôter son commandement juste avant la dite visite. Le Prince Royal est le duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, l'espoir de la branche cadette des Bourbons, celui que les légitimistes dépités appellent "le gros Poulot". Il a épousé une princesse prussienne, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, protestante par surcroît, qui sera accueillie avec joie et respect de toute la société protestante méridiona e. Mais il était dit que pas plus que Louis XVII, le Roi de Rome et bien après lui le Prince Impérial, Fernand d'Orléans ne régnerait. Il mourut même avant Séganville qui l'avait si bien reçu : le 13 Juillet 1842 le du d'Orléans se tua en tombant de calèche à la Porte Maillot.
Séganville, lui, mourut le 1er Octobre 1844, en activité de service, à 68 ans, et sur la pension de veuve de militaire de Julie, l'adjoint à l'Intendance "conclut à l'application du 4e paragraphe de la loi, les droits lui paraissant bien constatés".
Il est enterré à Marzens. Julie lui survécut plus de vingt-cinq ans : elle ne mourut que le 3 Février 1870 à Lavaur, à 81 ans.
« Ministère de la Guerre. Secrétariat général, Contrôle et comptabilité générale. Bureau des Lois et Archives.
Etat de Services. Extrait des Registres et Documents déposés au bureau.
Mr. le Baron de Séganville Louis, né à Lavaur (Département du Tarn) le 14 Octobre 1776, fils de Thomas, et de Marguerite Devoisins.
Entré au service au 22e régiment de Chasseurs à Cheval » (cavalerie légère des P.O.) « (le 6 Ventôse an 2 (24 Février 1794) » Il avait 17 ans et 4 mois.
Brigadier-fourrier le 20 Vendémiaire an 4 (12 Octobre 1795)
Passé dans les Guides de l'Armée d'Italie le 1er Vendémiaire an 5 (22 septembre 1796)
Arrivé aux Guides à Cheval du Général Bonaparte comme brigadier-fourrier le 1er Vendémiaire an 5 (22 Septembre 1796)
Maréchal-des-logis le 20 Germinal an 5 (9 Avril 1797)
Maréchal-des-logis chef le 1er Floréal an 5 (20 Avril 1797)
Sous-lieutenant le 22 ou 28 Thermidor an 5 (9 ou 15 août 1797)
Lieutenant le 16 Brumaire an 6 (6 novembre 1797)
Passé à la Garde des Consuls le 13 Nivôse an 8 (3 janvier 1800)
Lieutenant aux Grenadiers à Cheval de la Garde des Consuls le 13 Nivôse an 8 (3 Janvier 1800)
Passé aide-de-camp le 1er Frimaire an 9 (22 novembre 1800)
Lieutenant aide-de-camp du Général Béssières le 1er Frimaire an 9 (22 novembre 1800)
Passé à la Garde Impériale le 10 Ventôse an 10 (1er mars 1802)
Capitaine aux Grenadiers à Cheval de la Garde Impériale le 10 Ventôse an 10 (1er mars 1802)
Nommé Major au 1er de Chasseurs par décret du 16 Mai 1806
Major du 1er Régiment de Chasseurs à Cheval le 16 Mai l806
Passé aide-de-camp le 13 Février 1807
Chef d'escadron aide-de-camp du Maréchal Béssières le 13 Février 1807
Colonel aide-de-camp le 2 Février 1808 ». 31 ans et 4 mois
« Passé au 2e de Hussards le 21 Avril 1813
Colonel du 2° Régiment de Hussards le 21 Avril 1813 ». 36 ans et demi
« Passé aux Hussards de la Reine le 18 Octobre 1814
Confirmé Colonel du Régiment de la Reine (2e de Hussards) le 18 Octobre 1814 ». 38 ans
Licencié et mis en non-activité avec traitement le 10 Décembre 1815
Admis à une pension annuelle de retraite par ordonnance royale du 16 juillet 1823 à compter du 8 Avril 1823
Maréchal-de-camp honoraire le 15 Octobre 1823
Maréchal-de-camp honoraire commandant le Département de Lot-et-Garonne le 6 Décembre 1830
Maréchal-de-camp nommé pour faire partie du cadre de l'état-major le 6 Décembre 1830
Général et maintenu dans son commandement le 2 Avril 1831
Admis conformément à la loi du 4 Août 1839 dans la section de réserve du cadre de l'Etat-major Général le 15 Août 1839
Mort à Lavaur (Tarn) le 1er Octobre 1844.
Campagnes.
Ans 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 aux armées des Pyrénées-Orientales, d'Italie, du Danube et du Rhin. Vendémiaire an 14, 1806, 1807, 1808 en Prusse et Pologne. 1809, 1810, 1811, 1812, 1813, 1814 à Wagram, en Espagne et 1815 au corps d'observation du Jura.
Blessures.
Un coup de sabre au bras droit à Figuéras le 19 Prairial an 2 (juin 1794).
Décorations.
Officier de la Légion d'Honneur le 19 Novembre 1813, Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis le 24 Août 1814. Commandant de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur le 16 Novembre 1832.
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