CASTRES VILLE DE GARNISON

Paru dans CASTRES-DEBOUT N° 1289 (Vendredi 6 septembre 1985), n° 1291 (vendredi 20 septembre 1985) et n° 1296 (vendredi 25 octobre 1985).

 

 

 

Cette Armée qui a fait l’Histoire

 

 

 

Découvrez à partir de cette semaine, grâce à l’historien Jean Escande, la vie à Castres au cours des derniers deux cents ans, au travers des différents régimes qui ont séjourné dans la ville.

 

Une étude chargée, fouillée qui au-delà de la politique locale vous permettra de suivre le cours de l’histoire du Pays.

 

 

 

 

 

CASTRES VILLE DE GARNISON

 

Garnison de cavalerie
(1792-1874)

 

 

 

par Jean ESCANDE

 

 

 

AU DÉBUT DE LA RÉVOLUTION

 

 

 

Dans la liquéfaction sociale qu'est la Révolution à ses débuts, le premier problème, à Castres comme ailleurs, est celui du maintien de l'ordre. Or l'armée est en pleine décomposition: «La défection de l'armée n'est pas une des causes de la Révolution : elle est la Révolution même» (Rivarol).

 

Pourtant, dès la déclaration de la patrie en danger, 4 mars 1792 : «Dans le district de Castres, c'est une fureur pour contracter des engagements dans les troupes de ligne ; dans deux jours il en a été contracté plus de 50 et nous apprenons que dans les autres districts c'est le même empressement ; on a été même dans le cas de refuser un bon nombre de jeunes citoyens qui n'avaient pas encore l'âge requis ; ces recrutements nous enlèveront plusieurs volontaires».

 

On a bien lu : dans les troupes de ligne, pas dans les volontaires nationaux, ramassis de braillards fortement politisés plus forts au cabaret qu'au feu. La ville les craint car ils ont déjà produit, et produiront plusieurs émeutes. Il y a bien à Castres un escadron de troupe régulière : le 18° Dragons, ex Dragons du roi, mais «il ne présente pas une force suffisante pour le maintien de la tranquillité, d'autant plus qu'il lui manque 67 chevaux et des armes : le général commandant l'Armée du Midi a été prié d'envoyer dans le Tarn le 2° escadron». Las ! Le général fait partir les dragons de Castres, le 17 mai, pour Montpellier, où il y a sans doute d'autres troubles à essayer de réprimer, je dis bien essayer, car il n'y a pas d'exemple de la moindre répression dans cette pagaille qu'est le début de la Révolution. En désespoir de cause, et faute de trouver mieux, «le département se trouvant sans force armée fait venir à Castres 3 compagnies de gardes nationaux (170 volontaires)».

 

Le cas où se trouve Castres est courant à l'époque : à Villeneuve de Berg capitale du Vivarais, on réclame à grands cris la présence de troupes régulières au lieu des volontaires qui boivent, cassent, pillent et mettent à mai la population locale. (Jean Escande : Journal des années 1790 à 1793 dans «Revue des Enfants de Villeneuve de Berg», n° 36,1981),

 

Le 29 septembre 1792, peu de jours après la proclamation de la République, «il n'y a pas dans le Tarn aucune troupe, Castres est la seule localité ayant des casernes où l'on pourrait loger un régiment de cavalerie... Si le département devait recevoir des troupes en quartier d'hiver, il serait préférable de lui envoyer de la cavalerie plutôt que de l'infanterie». On en profiterait pour éloigner les indésirables volontaires : «pleins d'ardeur mais qui ont besoin d'apprendre le service». Foin d'euphémismes, on ne veut carrément pas les revoir : «le commandant de la 9° division militaire est prié, dans le cas où le bataillon de Castres ne lui paraît plus nécessaire dans la Lozère, de ne pas le renvoyer à Castres»...

 

En février 1793, la Convention ayant déclaré la guerre au roi d'Espagne Charles IV, la conscription de 300 000 hommes en février puis la levée en masse d'août improvisent des bataillons qu'il faut envoyer en toute hâte et sans la moindre préparation aux frontières d'Espagne pour former l'armée des Pyrénées-Orientales. Bataillons du Tarn, bataillon «Le Vengeur», dragons du Tarn, tous ces corps francs considérablement diminués par deux ans de guerre, de famine et de désertion dans nos montagnes, seront versés comme leurs confrères des autres départements dans les vieilles troupes de ligne au moment de l'amalgame de Dubois-Crancé et Carnot ; la France a fort à faire à essayer de chasser de son sol les ennemis que ses députés irresponsables lui ont suscités.

 

La guerre terminée en juillet 1795, Castres redemande une garnison régulière. Le 23 septembre, le payeur-général du Tarn répond vertement : il ne donnera pas les 8 000 livres nécessaires pour réparer les casernes de Castres, où, pourtant, doit arriver le 15° Dragons.

 

 

 

13° HUSSARDS 1793-99

 

 

 

Par contre, dès la période thermidorienne, on voit à Castres une garnison régulière : le 13° Hussards. Il est formé, inconséquence typique des époques troublées, de fils ou de frères de royalistes fusillés à Lyon par les Jacobins : ces hussards, pleins de haine pour tout ce qui est républicain, s'allieront avec la jeunesse du quartier de Villegoudou, la «Ganse Blanche» pour châtier la Bande Noire Jacobine et même assassiner un couple bourgeois qui s'était enrichi un peu trop vite en accaparant les grains. Le meurtre de ces nouveaux riches fit un bruit énorme et eut pour principale conséquence de priver Castres de son rang de préfecture (qui lui avait été dévolu en 1791) au profit d'Albi.

 

Le 13° hussard n'exista que de 1793 à 1799 où il fut licencié, probablement à cause des opinions royalistes qu'il avait montrées à Castres. On ne le retrouve pas sous l'Empire.

 

 

 

SOUS L'EMPIRE

 

 

 

Dans cette période de guerre incessante, la région castraise est une sorte de plaque tournante où on met au vert les chevaux de la cavalerie, de l'artillerie ou du train des équipages. C'est dire qu'il n'y a pas de garnison spécifique : au moment de la guerre d'Espagne (1808) on trouve même des régiments de cavalerie italienne, de la garde du roi Murat, qui se rendent dans la péninsule. Un décret du 11 Juillet 1811 a fixé à 920 hommes la garnison de la ville : il est certain que ce chiffre fut souvent dépassé par les troupes en déplacement. Les Tarnais en tout cas n'étaient pas casernés chez eux : en février 1804, par exemple, le capitaine Allaire commandant le recrutement dans le département du Tarn, envoie les conscrits dans le 10° régiment d'infanterie légère d'Albi à Evreux : 110 désertent en route, et dans la liste on en trouve de tous les villages du Tarn. De telles listes n'ont d'ailleurs pas grand sens car souvent tel qui a déserté s'il doit faire son service pour rien «rempilera» s'il trouve à se vendre avantageusement comme remplaçant, et les listes établies dans les villages sous le Second Empire d'anciens soldats qui reçoivent la Médaille de Sainte-Hélène sont impressionnantes.

 

 

 

En 1814, les corps d'armée qui refluent d'Espagne devant les troupes anglaises, espagnoles et portugaises sont très disparates : on y voit pêle-mêle des chasseurs à cheval, des hussards des bataillons du Train des équipages. En 1815, lors du licenciement de l'armée impériale, c'est  le 11° chasseur qui procède, à Castres, à la vente de ses chevaux.

 

 

 

SOUS LA RESTAURA TION

 

 

 

Ne faisant qu'entériner un état de chose déjà ancien et qui tombait sous le sens à ces époques où l'abondant fourrage de notre région pouvait nourrir de nombreux chevaux, une décision de Clarke, duc de Feltre, ministre de la Guerre de Louis XVIII (7 février 1816) établit que désormais la garnison de Castres serait d'un régiment de cavalerie. C'était la constatation d'une lapalissade, du genre «à partir de dorénavant et jusqu'à désormais, ce sera comme d'habitude». Moyennant quoi, comme après tous les grands ravages militaires - et celui de la Révolution-Empire a duré 23 ans - le pouvoir se désintéresse de l'armée (on trouve à grand peine assez d'engagements pour former une minuscule Garde Royale) et pendant sept ans Castres se passe de garnison. En 1823, au moment de l'expédition d'Espagne où le peu brillant duc d'Angoulême vole au secours de l'absolutiste Ferdinand VII (qui faisait fusiller les guérilleros qui l'avaient replacé sur son trône) on se souvient à Paris que Castres est sur la route de la Péninsule et on y installe le 9° chasseur à cheval.

 

Désormais, on verra se succéder jusqu'en 1939 à Castres des régiments à cheval, en deux périodes bien distinctes : jusqu'en 1874 ce seront des régiments de cavalerie légère, et après cette date des régiments d'artillerie hippomobile. L'abandon du cheval comme moyen militaire, après la seconde guerre mondiale, a été catastrophique pour la culture du foin comme l'abandon du charbon de bois (qui servait à fabriquer de la poudre noire) a complètement arrêté l'industrie des charbonniers de la montagne.

 

 

 

PÉRIODE TRANSITOIRE

 

 

 

La période qui va de l'Expédition d'Espagne à 1840 voit alterner dans les casernes de Castres des troupes à pied et à cheval, mais les unités montées dominent :

 

1823 : 9° chasseurs à cheval

 

1824-25 : 14° chasseurs à cheval, dits «du Morbihan»

 

1826-29 : pas de garnison. On peut penser que cette absence est due à la bienveillance du pouvoir monarchique envers les maires royalistes, l'armée étant depuis la Révolution considérée comme une occasion de coups d'Etat et de troubles urbains.

 

1830 : une partie du bataillon d'ouvriers d'administration dont le siège est à Albi.

 

1830-31 : un bataillon du 55° d'infanterie de ligne et deux compagnies du 14°. Plus la partie d'un escadron du Train des Parcs d'artillerie. 1832-33 : 3 compagnies du 18° régiment d'infanterie légère et une du Train des Parcs.

 

1834-35 : le 14° régiment d'artillerie et une compagnie du Train des Parcs.

 

1835 : de nouveau le 9° chasseur à cheval.

 

1836-37 : le Train des Parcs.

 

1838-39 : un détachement du 57° de ligne et le train des parcs.

 

1840 : une partie du 38° de ligne et le Train des Parcs.

 

On voit que pendant ces quarante premières années du XIXe siècle, Castres n'a pas de garnison arrêtée.

 

La ville n'est qu'une sorte d'auberge pour de petites unités dont aucune n'est spécifique du pays.

 

 

 

1841-1852 : LA CA VALERIE LÉGÈRE S’INSTALLE

 

 

 

En 1841, la situation change : on applique désormais la décision de 1816 ; Castres se voit dotée pendant plus de trente ans uniquement de régiments de cavalerie légère. Néanmoins, là encore, on ne garde pas à demeure un régiment unique : on continue le «système du tourniquet».

 

1841-45: 12° Dragons

 

46 : 5° hussards

 

48 : 4° chasseurs à cheval

 

49 : 5° hussards

 

50 : 10° chasseurs à cheval

 

52 : 7° hussards.

 

On note comme une curiosité que certains de ces régiments soient détachés à Saint-Amans (Portal) : sans doute sur demande du maréchal Soult, alors ministre de la Guerre sous Louis-Philippe, qui désirait avoir une garde d'honneur proche de sa résidence et du même coup faire vivre sa ville natale, traits psychologiques typiques du personnage et de son époque.

 

 

 

1852-1870 : LA CA VALERIE LÉGÈRE RÈGNE

 

 

 

1852-56 : 4° hussards. Comme ce régiment fait, à la même époque la guerre de Crimée, il ne peut s'agir à Castres que de son dépôt.

 

1857-59 : 12° chasseurs à cheval

 

1859-61 : 5° hussards

 

1862-63: 2° hussards

 

1864 : 4° chasseurs à cheval

 

1865-69 : 12° chasseurs à cheval 1870 :

 

6° hussards.

 

Du passage de tous ces régiments de cavalerie légère à Castres, une anecdote mérite d'être contée. Louis-Gaston de Sonis, futur général, chef des Zouaves Pontificaux et héros de Loigny en décembre 1870, fut affecté en 1848 comme sous-lieutenant au 5° hussard en garnison dans notre ville. Il y devint dignitaire de la Loge Maçonnique «L'Harmonie Universelle» et y épousa le 18 avril 1849 Jenni Antoinette Anaïs Roger, fille d'un notaire. «Ils se marièrent de nuit peut-être à cause des réserves que le «Conseil de la Calotte» (assemblée des lieutenants du régiment) avait opposées à ce mariage de l'un des siens, noble officier de cavalerie, avec une jeune fille de simple bourgeoisie» suppose Georges Alquier, qui raconte cette histoire. (La collusion de l'aristocratie et de la bourgeoisie sous le gouvernement de Louis-Philippe rend cette supposition peu vraisemblable). Quoi qu'il en soit, le général de Sonis et sa femme eurent dix enfants, leur mariage fut heureux et de Sonis mourut en odeur de sainteté, ce qui prouve qu'on peut avoir été officier de hussards, franc-maçon éminent et mourir dans les bras du Seigneur. Il paraît qu'à la suite d'incidents entre hussards et civils (on ne nous dits pas lesquels : probablement une paire de claques à la terrasse d'un café et quelque duel dans la campagne) ce régiment, récemment rapatrié d'Algérie et dont les cavaliers avaient «le sang chaud et le verbe haut» fut déplacé è Pontivy. Il revint à Castres après la campagne d'Italie en 1859 et resta jusqu'en 1861. Ses biographes disent que Sonis était très attaché au pays de sa femme.

 

Autre illustration de la cavalerie légère ! Gaston de Galliffet, futur héros de la guerre du Mexique, héros des charges des Chasseurs d'Afrique à Sedan («tant qu'il en restera un, mon général !») et ministre de la Guerre en 1901, «obtient le 23 Juillet 1849, de passer au 10° de chasseurs à cheval» alors en garnison à Castres : «son avancement dans ce corps ne doit rien au favoritisme : brigadier le 3 octobre 1849, maréchal des logis le 13 décembre 1850 et adjudant le 30 décembre 1853». Lieutenant-colonel, Galliffet retrouve le régiment alors à Castres, le 12° chasseur, le 14 août 1865. Ce remuant cavalier repart au Mexique, mais il retrouvera le 12° chasseur. A la veille de la guerre franco-prussienne de 1870, la garnison de Castres se compose du 12° chasseur à cheval et du 6° hussard.                               

 

 

 

Le 3ème et le 9ème régiments d'artillerie pendant la guerre de 1914- 1918

 

 

 

A- En 1914, nos deux régiments de Castres font partie du XVIème Corps d'Armée, qui comprend deux divisions : la 31ème et la 32ème plus des éléments non endivisionnés qui verront le feu comme les autres, vu les lourdes pertes. Les régiments d'infanterie, d'Artillerie, du Génie plus un de Cavalerie, le 1er Hussards de Béziers, viennent tous du Midi : Montpellier, Béziers, Rodez, Mende, Perpignan, Narbonne, Albi, Carcassonne, Castres. Ils sont formés en majorité de Méridionaux.

 

«La Lorraine, les Flandres, la Champagne, Verdun, l'Argonne, le Mort-Homme, la Belgique, la forêt de Saint-Gobain et le Laonnois marquent les glorieuses mais sanglantes étapes de l'Histoire du XVIème Corps». Voici ce que dit de nos deux régiments d'artillerie cet historique: pendant la retraite du 20 août 1914, «le 3ème d'artillerie, sous les ordres du colonel de Carmejane et du lieutenant-colonel Dedieu-Anglade, avec un groupe du 56ème, (Montpellier) couvre le mouvement de la 32ème division (Perpignan, Narbonne, Albi, Carcassonne). Successivement, de positions en positions, les batteries se replient, protégées par les escadrons du 1er Hussards (Béziers) : elles ne consentent à s'éloigner qu'au moment où les colonnes ennemies sont sur le point de les atteindre, et, jusqu'à la dernière minute, restent à leur poste de combat». A la victoire de Rozelieures (25 août 1914) pendant l’assaut que donne au village le 15ème d'infanterie (Albi) «trois fois les batteries du 3ème d'artillerie doivent reprendre la préparation pour détruire les mitrailleuses allemandes.»

 

Le 7 novembre, devant Wytschaete, dans les Flandres, «il faut deux batteries à la Ferme de Hollande à moins de 600 mètres de l'ennemi. Le lieutenant-colonel Anglade, les commandants Oulmière du 3ème d'artillerie et Raynaud du 9ème installent eux-mêmes les batteries Comoy (du 3ème) et la Malène (du 9ème) malgré la fusillade qui fait rage. Le 10, un bataillon de chasseurs ayant cédé devant les attaques allemandes, les canons ne peuvent être emmenés, l'ennemi arrive jusque sur leurs emplacements. Mais les artilleurs du colonel Anglade sont décidés à reprendre leurs pièces et à les ramener coûte que coûte. Un ruisseau est là qu'il faut franchir ; la nuit est noire, un violent orage vient d'éclater. Qu'importe ! Les avant-trains sont rapprochés ; les batteries disponibles couvrent de leurs feux la ferme de Hollande et les abords immédiats des pièces. A 21 heures au prix d'efforts inouïs, les attelages parviennent jusqu'à l'un des emplacements de batterie : les canons sont sauvés. Mais la tâche des artilleurs n'est pas achevée : «Mourir ou ramener les autres I S'il le faut, j'y vais moi-même» s'écrie le colonel Anglade. Deux heures plus tard toutes les pièces sont dégagées. Les artilleurs rapportent même le casque et le sabre d'un chef de bataillon allemand tué sur l'emplacement de la batterie». (Concernant cette bataille de la Ferme de Hollande, «Sud Tarn Tribune» pourra donner quelques pages (du 7 janvier au 9 janvier 1915) du Carnet de route de l'officier castrais Timoléon de Viviés qui participa à la bataille

 

Butte de Tahure. 30 octobre 1915

 

 

 

Le 3ème d'artillerie est soumis à des tirs de destruction violents sans aucun moyen de protection contre les obus de 150, de 210 et de 305 alternant avec les obus à gaz. En quelques heures, plus de la moitié des canons sont hors de service. Les munitions vont manquer ; les caissons de ravitaillement s'élancent sur la piste que l'artillerie ennemie couvre d'éclatements sur tout son parcours. Plusieurs caissons flambent, mais le reste parvient aux batteries qui reprennent aussitôt leur tir avec un acharnement inouï.

 

Le sous-lieutenant observateur d'artillerie Coret, bien que fortement intoxiqué dans la tranchée de première ligne où il se trouve, organise la défense avec une poignée de fantassins et renseigne jusqu'à la dernière minute le commandement. Il téléphone «Tirez ! Tirez toujours, vous ne tirerez jamais assez !» Il tombe aux mains de l'ennemi après une résistance acharnée.

 

A Verdun, la 104ème batterie de 58 de tranchées, du 9ème régiment d'artillerie de campagne, reçoit cette citation :

 

«Belle unité de tranchée, solide et brave. Au mois d'août 1917, sous le commandement du sous-lieutenant Herviot, a puissamment contribué à la destruction des premières lignes ennemies, en venant s'installer rapidement en deux points vus de l'adversaire, mais d'où son action pouvait être particulièrement efficace.

 

A ensuite accompagné l'infanterie à l’attaque, avec des canons de montagne traînés à bras, sur les pentes bouleversées du Mort-Hommes ».

 

Le 9ème d'artillerie de campagne, sous les ordres du lieutenant-colonel Mengin et le 1er groupe du 116ème régiment d'artillerie lourde (chef d'escadron Renon) sans cesse en butte aux contre-batteries allemandes, est toujours prêt à intervenir instantanément à n'importe quelle heure sur la demande des fantassins pour assurer l'inviolabilité du front.

 

L'artillerie de la 32ème division méridionale, le 3ème régiment de Castres, depuis longtemps en ligne, gagne ce 20 août 1917 à Verdun par sa brillante conduite une citation à l'ordre du Corps d'Armée.

 

Autre citation du 3ème d'artillerie :

 

«Régiment réputé pour sa belle tenue au feu aussi bien que pour sa haute valeur technique. A montré, depuis le début de la campagne, le meilleur esprit et un bel entraînement dans les circonstances les plus difficiles en Lorraine, sur l'Yser, en Champagne, à Verdun.

 

En juin, juillet, août, septembre 1917, sous le commandement du lieutenant-colonel Maurel, tant à la Côte 304 qu'au Mort-Homme, a, sous des bombardements particulièrement violents, enrayé toute progression de l'ennemi, préparé et facilité dans une très large mesure les succès du 17 juillet et du 20 août.

 

Engagé le 2 mai 1918 sous le commandement du lieutenant-colonel Huckendubler, en pleine bataille, sans abris, sur un terrain découvert est resté en action pendant 15 jours et 15 nuits, prêtant à l'infanterie un appui des plus efficaces et ininterrompu, notamment aux attaques des 8, 11 et 15 mai, au cours desquelles la Division a fait 175 prisonniers, dont 4 officiers et pris de nombreuses mitrailleuses, ignorant toujours la fatigue et conservant son entrain et sa belle humeur, malgré les pertes sévères occasionnées par de continuels bombardements par obus toxiques et explosifs».

 

L'artillerie permet le dégagement des Monts, le 20 mai 1918. Le colonel Dedieu-Anglade, commandant l'artillerie du XVIème Corps «coordonnant les efforts d’une masse très importante de batteries de tous calibres et de provenances très diverses, parvient à réaliser une préparation très courte mais extrêmement efficace qui surprend l'ennemi et permet è nos fantassins une avance rapide». Après l'opération, le général Corvisart en exprime à l'artillerie toute sa satisfaction. «Il est le porte-parole, dit-il, non seulement des généraux commandant les Divisions engagées, mais encore de tous les chefs de petites unités d'infanterie à qui les artilleurs ont apporté une aide incomparable». Les Anglais, è la suite de cette affaire, envoient des généraux d'artillerie étudier les procédés de commandement employés.

 

 

 

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